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Burkina Faso: les Verts participent à la transition démocratique

Du 28 au 31 Octobre 2014, le Burkina Faso a écrit une nouvelle page de son histoire politique. L’Assemblée Nationale a été appelée à voter la modification de l’article 37 de la constitution le 30 Octobre 2014 pour prolonger le mandat du Président de la république. Mais, ce vote n’aura jamais lieu et pour cause un soulèvement populaire sans précédent amènera le Président Blaise Compaoré à démissionner le 31 Octobre 2014 ouvrant ainsi la voix à une période de transition démocratique de 12 mois…

En effet, tout a commencé depuis l’annonce par l’ex Président du dépôt du projet de loi visant la modification de l’Article 37 sur la table de l’Assemblée Nationale pour son adoption. Il faut signaler que l’Article 37 est la disposition de la constitution relative au mandat présidentiel dont la modification permettrait à Blaise Compaoré de passer encore une quinzaine d’années à la tête du pays. Cette nouvelle n’a pas été bien accueillie par le peuple qui a tout de suite menacé d’empêcher son adoption par les parlementaires.

Ainsi des marches pacifiques de protestations ont eu lieu les 28 et 29 Octobre 2014 pour dire non à la modification dudit article.

Le 30 Octobre étant la date prévue pour le vote du fameux projet de loi sur la modification de l’Article 37 par les parlementaires, une foule de manifestants dirigée par des organisations de la Société civile et le Chef de File de l’Opposition Politique (le CFOP), a passé la nuit devant l’Assemblée Nationale afin d’empêcher aux parlementaires l’accès à la salle. Pour réussir leur mission ils ont mis le feu à l’assemblée nationale (symbole de la démocratie) et à l’hôtel où le Parti au pouvoir a hébergé les parlementaires de la majorité. Conséquences, on a enregistré des morts et des blessés graves. Des biens et du matériel appartenant à des membres de la majorité présidentielle ont été incendiés, volés et pillés. Les protestataires sont même allés au palais présidentiel (à Kossyam) pour demander au Président de quitter le pouvoir où une délégation d’eux a été reçue par lui. Il leur aurait promis de quitter le pouvoir dans les 45 minutes qui suivront. Le même soir l’ex-président fit une déclaration dans laquelle il promettait de prendre en compte les préoccupations du peuple et quitter le pouvoir en Novembre 2015. Mais cette déclaration loin de plaire a suscité un soulèvement du peuple.C’est ainsi que les protestataires se sont rendus le lendemain 31 Octobre à Kossyam pour demander le départ immédiat du Président.

Plus la lutte continuait, plus le nombre de morts et de blessés augmentait.

C’est enfin aux environs de 13h que le Président a rendu sa démission sous la pression de la foule déchainé qui ne voulait plus rien entendre.

La période après le départ du Président

Les quelques instants qui ont suivi la démission du Président Blaise Compaoré, ont été marqués par une série de déclarations à la place de la Nation. Ces déclarations vont de celle du Général Traoré Honoré (un militaire)  à celle de Mme Saran Sérémé (membre de l’opposition) en passant par celle du Lieutenant- colonel Zida Yacouba Isaac (un militaire) dans le but d’occuper le fauteuil vacant. Le peuple quant à lui voulait que ce soit le Général Kouamé Lougué (un militaire à la retraite) qui conduise la destinée du pays mais celui-ci a décliné l’offre.

Le Général Traoré Honoré que le peuple a trouvé très proche de l’ex président n’a pas été accepté.

C’est alors que le Lieutenant colonel Yacouba Isaac Zida prit la tête du pouvoir pour diriger la transition depuis ce 31 Octobre au soir.

Quelques jours après sa prise de pouvoir, la communauté internationale n’a cessé de multiplier ses visites afin d’expliquer aux Burkinabè la nécessité d’un civil au pouvoir  tout en insistant sur les sanctions auxquelles le pays s’expose si le pouvoir reste entre les mains de l’armée.

A cet effet, une charte de transition a été élaborée et mise à la disposition de tous les acteurs sociaux afin de recueillir leurs avis sur la situation. Cette charte servira de guide pour la période de transition qui est de 12 mois.

Finalement un consensus a été trouvé autour de la personne de Mr Michel Kanfando (un civil) et c’est à lui que le colonel Yacouba Isaac Zida passera les attributs du pouvoir le 21 Novembre pour un an de transition après y avoir passé 21 jours. Après son investiture, ce dernier nomme le lieutenant colonel Yacouba Isaac Zida comme premier Ministre, chef de gouvernement.

Le Premier Ministre à son tour a formé son gouvernement composé de 25 ministres le lundi 24 Novembre. Il cumule dans ce gouvernement le poste de 1er  Ministre et celui de Ministre de la défense tandis que le Président Michel Kafando cumule la présidence et le poste de Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Régionale.

Le point de vue des Ecologistes du Burkina Faso sur la question

Le Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF) avec à sa tete le Président Ram Ouédraogo, en tant que parti écologiste ayant souscrit à la charte des Verts mondiaux dont l’un des principes fondamentaux est la non violence, a toujours prôné cette valeur. Le RDEBF dans sa quête de l’alternance politique au Burkina Faso, a toujours œuvré à ce que cela se fasse de façon pacifique. Raison pour laquelle il a lancé  en début 2014 un mouvement appelé le Front Républicain pour une Alternance Pacifique au Burkina Faso (FRAP-BF) duquel est né le Front Républicain qui regroupait aussi bien des Partis de l’opposition que de la majorité. L’objectif du Front Républicain était d’arriver à une alternance démocratique au Burkina Faso dans le dialogue, la paix, la concorde et la non- violence.

Le RDEBF a déploré les actes de violences lors de ces derniers événements ayant occasionné des décès et des blessures graves. Il en est de même des casses, vols et pillages des biens.

Le Parti est représenté au Conseil National de Transition (CNT), structure servant de législatif pendant la transition en attendant les élections de 2015,  à travers la participation de son Secrétaire Général, Mr Adama SERE.

Concernant les élections couplées (présidentielle et législatives) qui auront lieu en 2015 et qui mettront fin à la transition, le RDEBF compte présenter des candidats à ces élections. Du reste le Parti qui a déjà un candidat pour l’élection présidentielle se préparait depuis des mois. Pour ce faire, il sollicite un  soutien de tout ordre de tous les écologistes.

Par ailleurs, le RDEBF fera sa rentrée politique dans une quinzaine de jours.

By Adama SERE, Secrétaire Général of Le Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso

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